Le métier d’expert-comptable est soumis à de nombreuses obligations légales, tant au niveau de la formation requise, des missions confiées que des règles déontologiques à respecter. Dans cet article, nous vous proposons une analyse détaillée et approfondie des différentes obligations légales auxquelles sont soumis les experts-comptables, afin de mieux comprendre leur rôle et leurs responsabilités vis-à-vis de leurs clients.
1. La formation et l’accès à la profession d’expert-comptable
Pour devenir expert-comptable, il est nécessaire de suivre un parcours de formation long et exigeant. Le décret n° 2012-432 du 30 mars 2012 fixe les conditions d’accès à la profession, qui se déroule en plusieurs étapes :
- Un cursus universitaire en comptabilité et gestion (Master en comptabilité contrôle audit ou équivalent), permettant d’acquérir les connaissances théoriques nécessaires pour exercer le métier.
- Un stage professionnel d’une durée minimale de trois ans auprès d’un expert-comptable inscrit à l’Ordre des Experts-Comptables (OEC), afin de développer les compétences pratiques indispensables.
- L’obtention du diplôme d’expertise comptable (DEC), sanctionnant la réussite aux épreuves écrites et orales organisées par l’OEC.
Une fois ces étapes franchies, le futur expert-comptable doit prêter serment devant la juridiction compétente afin d’être inscrit au tableau de l’OEC et ainsi obtenir le titre d’expert-comptable.
2. Les obligations déontologiques de l’expert-comptable
Les experts-comptables sont soumis à un ensemble de règles déontologiques strictes, fixées par le Code de déontologie des experts-comptables, dont les principales dispositions sont les suivantes :
- L’indépendance : L’expert-comptable doit exercer sa mission en toute indépendance, tant sur le plan matériel que moral, vis-à-vis de ses clients et des tiers. Il ne peut accepter une mission s’il estime que son indépendance pourrait être compromise.
- La confidentialité : L’expert-comptable est tenu au secret professionnel pour tout ce qui concerne les informations dont il a connaissance dans l’exercice de sa profession. Cette obligation s’étend également à ses collaborateurs et aux stagiaires qu’il encadre.
- L’intégrité : L’expert-comptable doit agir avec honnêteté et loyauté vis-à-vis de ses clients et des tiers. Il doit notamment veiller à respecter les conventions passées avec ses clients et à ne pas se livrer à des pratiques commerciales trompeuses.
- La compétence : L’expert-comptable doit maintenir et développer ses compétences professionnelles tout au long de sa carrière, en suivant notamment des formations continues obligatoires. Il doit également veiller à la compétence de ses collaborateurs et stagiaires.
- Le respect des normes professionnelles : L’expert-comptable est tenu de respecter les normes professionnelles applicables à l’exercice de sa profession, notamment en matière d’établissement des comptes annuels et de réalisation des missions de commissariat aux comptes.
3. Les obligations légales liées aux missions de l’expert-comptable
L’expert-comptable intervient dans un large éventail de missions qui peuvent être regroupées en trois catégories :
- Les missions d’expertise comptable : Elles concernent principalement l’établissement des comptes annuels, la tenue de la comptabilité, l’établissement des déclarations fiscales et sociales, le conseil en gestion et en organisation, etc. Ces missions sont encadrées par des normes professionnelles spécifiques et sont soumises au contrôle qualité de l’OEC.
- Les missions d’audit légal : L’expert-comptable peut être amené à exercer des missions de commissariat aux comptes (CAC), qui consistent à certifier les comptes annuels des entreprises soumises à cette obligation légale. Ces missions sont régies par le Code de commerce et le Code monétaire et financier, ainsi que par les normes d’exercice professionnel (NEP) applicables aux CAC.
- Les missions accessoires : L’expert-comptable peut également intervenir dans divers domaines tels que le conseil juridique, fiscal ou social, la formation, l’accompagnement à la création d’entreprise, etc. Ces missions sont soumises aux mêmes obligations déontologiques que les missions d’expertise comptable et d’audit légal.
4. La responsabilité de l’expert-comptable
L’expert-comptable est responsable de la bonne exécution des missions qui lui sont confiées et peut voir sa responsabilité engagée en cas de faute professionnelle ou de violation des règles déontologiques. Sa responsabilité peut être engagée sur trois plans :
- La responsabilité civile : L’expert-comptable peut être tenu de réparer les préjudices subis par ses clients ou par des tiers du fait de fautes commises dans l’exercice de sa profession. Il doit souscrire une assurance en responsabilité civile professionnelle pour couvrir ce risque.
- La responsabilité pénale : L’expert-comptable peut être poursuivi pénalement s’il a commis des infractions telles que la complicité de fraude fiscale, le faux et usage de faux, l’abus de confiance, etc. Les peines encourues peuvent aller jusqu’à plusieurs années d’emprisonnement et des amendes importantes.
- La responsabilité disciplinaire : L’expert-comptable peut être sanctionné par l’OEC en cas de manquement aux règles déontologiques ou aux normes professionnelles. Les sanctions disciplinaires vont du simple avertissement à la radiation du tableau de l’OEC.
Ainsi, les experts-comptables sont soumis à un ensemble d’obligations légales et déontologiques qui encadrent leur profession et garantissent la qualité de leurs prestations. Le respect de ces obligations est essentiel pour préserver la confiance des clients et assurer la crédibilité de la profession.